La synthèse de nos premiers mois de recherche et notre douche froide lors du stage théorique

Lorsque nous avons commencé à imaginer installer une ruche-refuge ou ruche de biodiversité sur notre terrain, nous avons commencé à lire, à nous documenter. Voici ci-joint un document synthèse dont le sommaire est le suivant :
Synthèse recherches abeilles
Ruches de biodiversité | Ruches Warré | Matériel apiculteur | Matériel pour ruches-bouteille | Pièges pour frelons asiatiques | associations | Bibliographie | Documentaires/Conférences
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Peut-être certains d'entre vous y trouveront quelque intérêt.
Notre "porte d'entrée" quant à nous dans le monde des abeilles a été le livre :
La vallée de l'abeille noire, Yves Elies, Actes Sud, Mars 2021
Nous avons ensuite été fasciné par les expériences en ruche-bouteille de Max Egorov :


Puis de fil en aiguille, nous nous sommes intéressés aux ruches-tronc en nous procurant les éléments pour en construire une auprès d'Henri Giorgi :
La Ruche-tronc, une apiculture d’accompagnement des abeilles, Henri Giorgi

Puis nous avons porté notre intérêt sur le livre :
livre RUCHES REFUGES : Le lien viendra en commentaire si nécessaire

Présentation du livre en video :



Nous avons alors commandé une telle ruche toute montée contrairement aux ruches Warré que nous avons achetées en kit.
Tout ceci étant fait, nous avons fait notre première formation théorique qui a été une douche froide puisque on y a surtout parlé d'apiculture et non de biodiversité... de précautions sanitaires, d'une seule ruche, la ruche Dadant... de l'inconscience qu'il y a à vouloir laisser les abeilles se débrouiller seules un peu comme on le ferait pour des oiseaux dont on se serait contenté d'installer le nichoir.
En désespoir de cause, nous nous sommes procurés une ruche Dadant de façon à faciliter l'application de ce que nous avons vu par la suite en stage pratique et de pouvoir ainsi examiner les cadres nous mettant en contradiction avec notre objectif de départ qui était de déranger le moins possible les abeilles...
Cette synthèse représente notre cheminement et nous avons pu constater de video en video, de documentaire en documentaire l'incroyable diversité des points de vue et des approches des uns et des autres... avec ce sujet toujours en toile de fond : le rôle premier de l'abeille est-il de polliniser ou d'être le gagne-pain des apiculteurs qui veulent vendre les produits de la ruche ? Respecter les deux points de vue semble un bel et intéressant challenge... source d'enrichissement à condition que la bienveillance, l'humilité et la tolérance soient au rendez-vous... Pour cela, il va falloir faire avec le PDFH (putain de facteur humain...)

Il est vrai que lorsqu'on commence en apiculture, il faut bien comprendre le fonctionnement d'une colonie, savoir "lire" les cadres pour y trouver le couvain, les réserves, la reine, les constructions de cire, etc... et voir les besoins éventuels des colonies. C'est pourquoi les ruchers écoles opèrent le plus souvent avec la ruche la plus répandue, la Dadant.
Et il faut aussi prendre conscience que de laisser une colonie se débrouiller seule est un peu suicidaire, vu les agressions extérieures dont elle est l'objet. Il n'est plus possible de laisser une colonie sans soins contre le varroa, ni contre les frelons asiatiques, ni contre la faim lors des périodes de disette de plus en plus fréquente. C'est une vraie désolation de voir une colonie morte parce qu'on n'a pas vu à temps qu'il manquait des réserves, ou que le traitement à l'huile essentielle vue sur Internet n'a pas eu d'effet sur les varrroas et que la colonie en est morte... Il faut donc se résigner à visiter quand même et de plus en plus souvent en regard de l'ensemble de ces problèmes.
Cen'est qu'avec de l'expérience qu'on pourra se passer de visites, en ayant constaté que la colonie savait éliminer par elle même les varroas, ou emballer les frelons. Et cela dépend aussi des abeilles plus que de l'apiculteur.
Attention donc aux propos tenus par des pseudos défenseurs des abeilles qui leur font courir souvent énormément de risques à leurs abeilles au point de les voir disparaître.

Merci Michel pour le partage de vos réflexions et convictions. Les nôtres devront être confrontées à l'expérience et sans doute aux frustrations liées à l'ignorance ou à ce qui n'est pas sous contrôle. Avec l'envie d'apprendre, nous allons donc devoir rester dans cette position inconfortable qui consiste à ne rien croire que nous n'ayons confirmé par l'expérience tout en restant en accord avec notre philosophie de vie non consumériste.

Je comprends bien la démarche. Mais laisser les abeilles sans soins sous pretexte qu'elles peuvent se débrouiller seules est utopique. Prenons l'exemple des varroas : toutes les colonies en sont porteuses et ils sont véhiculés par les mâles qui sont acceptés dans toutes les colonies. Ne rien faire contre cette infestation revient à condamner la colonie qui va essayer de s'en défaire en essaimant ou en désertant la ruche. Pour aller où en fin de saison ? alors qu'il n'y a plus de réserves dans la nature ?
Ce sont ce genre de constat que vous ferez avec votre expérience, en vous rendant compte que sans soins, et donc sans visites régulières les colonies courent de grands risques, ce qu'on essaye, bien évidemment, de leur éviter quand on les aime. Les abeilles sont en danger... elles méritent des soins et une attention particulière, en regard de ce que l'homme, la pollution, la mondialisation, les insecticides et pesticides, et autres agressions leur font comme tort.
Je ne veux surtout pas soulever de polémique. Je suis content que vous puissiez approfondir vos connaissances et votre expérience avec ces insectes passionnants.

Je comprend votre désaroi mais apprendre avec les ruches à cadres mobile est une étape indispensable si vous souhaitez vous occuper correctement de vos abeilles.
Cela va vous aider à comprendre ce qu il se passe, un peu comme un médecin à besoin de faire de la dissection pendant ses études.
Quand vous aurez les bases vous serez libre d aller vers des ruches moins "intrusive" et vous serez aptes à vous en occuper.
Avoir des abeilles c est un peu comme avoir un chat, si il est malade on le soigne et si il a faim on le nourri.
On ne regarde pas son chat mourir de maladie ou de faim en espérant développer une race de chat résistante et autonome.
Je vous souhaite de tout de même trouver un peu de plaisir lors de cet apprentissage.

Bonsoir

Je suis du même avis que mes collègues d'avant.

Commencer l'apiculture avec des systèmes de ruches atypiques (j'appelle atypique, tout ce qui n'est pas à cadres mobiles), c'est se compliquer considérablement la tâche, dans un projet déja très compliqué : débuter en apiculture.

Commencez par pratiquer l'apiculture conventionnelle pendant plusieurs années.
Quand vous serez parfaitement à l'aise avec la dynamique d'une colonie d'abeilles, alors à ce moment là, vous pourrez vous lancer dans les ruches atypiques.

A la limite, le seul truc qui pourrait limiter la casse, ça serait de travailler avec une souche très essaimeuse. La rupture incessante de couvain, limiterait l'infestation en varroa.
C'est ce qui se rapproche le plus de ces colonies qui vivent des années dans des trous de mur ou dans des poteaux téléphoniques.

Je plussoie.
Commencer compliqué c'est encore plus compliqué que commencer simple.

Il faut bien réaliser que nos abeilles sont des insectes domestiqués, suite à de la sélection durant des siècles.
De même que la comparaison avec le chat plus haut, si vous laissiez des vaches laitières en liberté, sans s'en occuper, il y a de grandes chances que le troupeau périclite.

L'apiculture est, de plus, devenue particulièrement difficile, en raison de l'arrivée de nouveaux parasites (varroa, frelon asiatique) et produits chimiques (glyphosates, néonicotinoides, ...), comparée à l'apiculture du début des années 80. 

Perso, après avoir connu les ruches Dadant, j'ai essayé la kenyane (pas très exotique tout de même, mais quand même sans cadre). Elles ont collé les constructions aux parois (pourtant bien à l'angle recommandé), impossible d'ouvrir sans casser. Infestation de varroa, pas de moyen de traiter rapidement sans accès au haut des rayons, mes 2 colonies n'ont pas survécu.

Entre le temps que j'ai passé à construire ces ruches, qui furent plus chères que des Dadant du commerce, et le difficultés rencontrées, je ne suis pas prêt à retenter. Les standards ont du bon.

Ci-dessous une vue des beaux rayons bien largement collés à la vitre d'une kenyane.

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Salut
D'après le Grand Robert, l'apiculture, c'est la technique de l'élevage et du soin des abeilles en vue d'obtenir, de leur travail dirigé, le miel et la cire.

De ce que je comprends de votre premier message, vous imaginez installer une ruche chez vous, mais vous ne souhaitez pas faire d'apiculture.

Ok. Mais...

Vous avez suivi une formation... à l'apiculture ? Pourquoi ne pas avoir choisi un stage sur la biodiversité ? Pourquoi raconter vos déboires sur un forum dédié à l'apiculture ?

Je ne comprends pas votre démarche. Si vous faites le contraire de vos convictions, comment ne pas recevoir de douche froide ?

Attention à ne pas trop idéaliser! L'apiculture ce n'est pas si simple et on peut avoir plein de déboires. 
Désolé de casser vos rêves mais je ne suis pas si sûr qu'elle soit d'un grand apport pour la biodiversité. Polenniiser un champ de colza ou une monoculture de fruitiers est certes important pour l'agriculture mais pour la biodiversité...
Avoir des abeilles dans son jardin c'est un  peu comme y avoir des poules pour produire ses propres œufs. Il faut dans les deux cas les s'en occuper et les soigner. Impossible de les laisser livrées à elles-mêmes, elles périront inexorablement.
Il y a plein d'autres façons de contribuer à la biodiversité mais ce n'est pas le sujet de ce forum.

Néanmoins pour vous laisser/redonner de l'espoir il y a quand même dans la nature , et heureusement, des abeilles qui arrivent très bien à s'en sortir sans nous.
 Il y a 2 ans j'ai été cueillir un essaim dans un arbre et en discutant les gens 'ont montré une cheminée dans laquelle un essaim était arrivé plusieurs année auparavant La cheminée était toujours habité et cet essaim essaime régulièrement.

Un ami api m'a également montré une cheminée de centre ville habité par un colonie depuis plusieurs années.

Mais il est vrai que pour les abeilles "domestiques" si vous ne faites rien c'est fichu d'avance..

Tout a été dit. Ne pas oublier que l'arrivée brutale a chaque fois du varroa et du Frelon Asiatique ont modifié considérablement les chances de survie des colonies domestiques, comme sauvages. Elles n'ont pas pu s'adapter a ces nouvelles menaces et c'est uniquement le PDFH comme tu dis qui arrive à les sauvegarder. On a évidemment peu de retours sur  les colonies sauvages, mais vu la recrudescence l'année dernière du FA (sur Brest je connais bien le problème), il y a certainement des hécatombes silencieuses pour les abeilles comme pour les autres insectes "sauvages".

Pourquoi ne pas juste laisser pourrir gros un arbre, avec son tronc creux et ses branches, sur votre terrain ?

les insectes, oiseaux et animaux sauvages de tout types iront y trouver un refuge, puis ce sera envahi par de la flore sauvage probablement mellifère...

C'est ça la biodiversité, plutôt que de vouloir faire rentrer des abeilles dans bouteilles en plastique...

Bonjour Pierre,
Merci pour votre partage et je rejoins Gwendal974 car il fallait bien un PDFH pour imaginer une ruche en bouteille plastique !
Votre démarche est intéressante car quelles que soient les motivations (recherche de biodiversité, production de miel...), on passe tous du rêve à la réalité à un moment ou à un autre... A partir de ce moment-là soit on laisse tomber et on reste dans l'ignorance, soit on décide de s'y mettre en commençant par accéder à la connaissance.
Le rôle premier de l'abeille n'est ni de polliniser, ni d'être le gagne-pain des apiculteurs qui veulent vendre les produits de la ruche MAIS de se battre H24 pour la survie de l'essaim dont elle fait partie.
Si vous avez un PDBFH (Putain de Bon Facteur Humain), vous deviendrez un apiculteur bienveillant et il vous faudra être humble et tolérant avec vous-même, car elles ne vous pardonneront rien ! Les abeilles se méritent : Il vous faudra composer avec le PDFA (Putain de Facteur Apoïde)
Pourquoi ne pas vous rapprocher d'un apiculteur du coin (peut-être qu'entreposer quelques ruches sur votre terrain peut l'intéresser) ... Si vous n'êtes pas trop "CHEWING GUM" avec lui, il pourra même vous faire entrer directement par la bonne porte.
Longue vie à vos protégées !

Merci pour vos nombreuses contributions à ma réflexion.
Vos messages sont bien passés.
Personnellement, même si je vois bien qu'il est nécessaire d'atterrir par rapport à mes représentations initiales, je ne ressens aucune honte à avoir rêver à propos des abeilles, certains diront idéaliser.

Mon fonctionnement dans plusieurs domaines m'a souvent amené à passer du rêve à la réalité avec les ajustements nécessaires. Le rêve reste un moteur précieux pour moi. Et je plaindrai celui qui n'a plus de rêve...

Le premier essaim acheté aura précisément pour destination la ruche Dadant mise en place justement pour appliquer ce qui m'a été enseigné en stage pratique et appliquer également ce que j'apprends auprès d'apiculteurs passionnés qui proposent des rencontres sur le lieu d'un rucher exclusivement composé de ruches Dadant un samedi après-midi sur deux. J'ai bien noté le caractère indispensable des visites pour connaître l'état sanitaire de la ruche et évaluer son besoin de nourrissement et de traitement et que c'est la ruche Dadant qui offre le plus de facilité pour faire ces apprentissages.
Pour le reste, rien ne dit que mes deux ruches Warré configurées en ruches-piège auront la visite d'éclaireuses et encore moins qu'un essaim viendra s'y établir.
Je me rapprocherai alors d'un groupe d'apiculture Warré pour savoir comment procéder.
Encore merci à tous et je n'hésiterai pas à revenir vers vous dès que le premier essaim sera installé dans la ruche Dadant et qu'il faudra passer à la pratique en contrôlant varroa et nourrissement...