trou de miellée

Le trou de miellée.... plusieurs questions....

Quand on parle de trou de miellée, il s'agit il me semble de cette période creuse en abondance de nectar située entre la fin de l'acacia et le début du tilleul. Chez moi il s'agit d'une quinzaine de jours entre le 15mai et le 1er juin.

Pour autant il y a des plantes intéressantes, certes moins abondante, dans cette trouée : fleurs des champs (centaurée, lotier, scabieuse, etc), des sous-bois (ail des ours, etc) de garrigue (thym) des arbustes (cornouiller sanguin, piracantha, laurier du portugal, chêne vert...) ou de culture (phacélie, trèfle incarnat, etc...) ou d'ornement (hélianthème, symphorine, sauge des bois, cataire, etc...)
Je pense que ce sont les principales : j'essaie d'en planter un max. En voyez-vous d'autres?
 
J'ai planté aussi du leptospermum actuellement en fleurs mais je n'y vois pas d'abeilles (peut-être est-il trop jeune?)


Je voulais aussi savoir pourquoi il y a plus d'aller-retour et d'activité devant la ruche en période de miellée considérant qu'il il y a toujours un nombre limité de butineuses... Par exemple en ce moment, pendant ce "trou de miellée" il n'y a pas moins de butineuses que durant la miellée d'acacia? Or c'est censé être un "trou de miellée"...Si donc j'imagine qu'en période de miellée toutes les butineuses sont en activité, est-ce à dire qu'en période de non-miellée, certaines butineuses glandouillent ou s'attardent à jouer les nourrices???

Merci!

Non, je pense que c'est plutôt l'inverse:

En période de forte miellée, les abeilles se consacrent plus vite au butinage, si on a mis des hausses, il n'y a pas de blocage de ponte parce que la reine pond toujours autant (voir plus si avant c'était un peu la misère), et donc 20 jours après le début de la forte miellée, il va y avoir beaucoup d'abeilles à naître. D'un autre côté, les butineuses s'épuisent plus vite et meurent un peu plus tôt.

Une fois que la forte miellée est terminée, il va y avoir un "surplus d'abeilles" mais comme il n'y a plus beaucoup de ressources, les butineuses butinent toujours mais vont plus loin, et/ou s'éparpillent plus, parce que les fleurs sont plus rares ou plus dispersées. Comme elles font plus de distance, elles font moins d'aller-retours, donc il y a moins de miel qui rentre et on les voit moins souvent devant la ruche à revenir (Mais si tu y vas le soir, tu verras que la ruche reste très peuplée).

Comme moins de ressources rentrent, la reine va pondre moins, et donc 20 jours plus tard, il y aura moins d'abeilles, ce qui peut être embêtant si c'est le début d'une autre forte miellée.

Surtout, s'il y a vraiment un gros déséquilibre entre la colonie et la ressource, il faut faire attention aux essaimages, voir à éviter la famine (dans le sud, quand tout se transforme en paille sèche), jusqu'à ce que la population diminue naturellement.

  Thomas

C'est pour ça que les apiculteurs transhumant "passent" d'une miellée à l'autre, en essayant d'éviter les "trous".

Thomas

Salut,

En miellée les alentours directs de la ruche sont plein de fleurs gorgées de nectar. A peine sortie de la ruche, la butineuse trouve les fleurs et fait rapidement le plein de nectar. avant de rentrer à la ruche.

En periode de disette, même butineuse doit chercher plus loin, plus longtemps, avant de revenir à la ruche.
Son aller retour et plus long, donc elle en fera moins dans la journée.

Ensuite, je pense qu'effectivement lorsque qu'il y a moins de ressources la colonie envoie moins de butineuses, quitte à convertir celles ci magasinieres pour stocker le nectar récolté précédemment, en nourrices pour élever les futures butineuses ou les abeilles d'hiver.

Oki, merci pour ces réponses.

Ainsi on peut résumer l'affaire suivante....

miellée = tout le cortège des butineuses sur une même source localisée...

non-miellée = peut-être pas toutes les butineuses, qui plus est à la billebaude, et au final elles passent plus de temps à prospecter qu'à butiner...

Et sinon pour ceux qui ne transhument pas ce serait quoi les dates de votre "trou de miellée" et quelle floraison toutefois  intéressante constatez-vous pendant cette période???

Milou19 a écrit:Par exemple en ce moment, pendant ce "trou de miellée" il n'y a pas moins de butineuses que durant la miellée d'acacia? Or c'est censé être un "trou de miellée"...Si donc j'imagine qu'en période de miellée toutes les butineuses sont en activité, est-ce à dire qu'en période de non-miellée, certaines butineuses glandouillent ou s'attardent à jouer les nourrices???

Salut

On apprend depuis les travaux de Roesch que les ouvrières passent un certain temps de leur existence dans chacun des "métiers" : nettoyeuse, nourrice, magasinière, ventileuse, gardienne, cirière, butineuse...

Mais Lindauer a montré que la colonie sait aussi s'adapter (dans une certaine mesure) aux besoins ponctuels. Par exemple, si gros besoin de constructions nouvelles, les ouvrières deviennent cirières plus jeunes, et le restent plus longtemps.

Selon Jean-Prost "toute abeille est capable de remplir les diverses tâches nécessaires à la colonie tout en accusant, selon son âge, une préférence pour certains travaux. En somme, les besoins du moment règlent l'activité des abeilles."

Enfin, il a été démontré qu'une butineuse peut en cas de besoin voir ses glandes productrices de gelée royale se réactiver, et redevenir nourrice.

Donc non, personne ne glandouille, et oui, elles s'attardent à jouer les nourrices.

Merci Krypton pour ces références. Très intéressant!

Milou19 a écrit:...

Et sinon pour ceux qui ne transhument pas ce serait quoi les dates de votre "trou de miellée" et quelle floraison toutefois  intéressante constatez-vous pendant cette période???

Tout va dépendre de sa région et de la flore environnante. Chez moi en ce moment, l'acacia est fini, le tilleul commence sa floraison, puis viendra le châtaignier. Puis plus grand chose avant l'automne, sinon le miellat de chêne...
Il est indispensable de connaitre son environnement pour pouvoir décrire son miel, mais surtout pour vérifier s'il ne faut pas nourrir pendant les périodes sans végétation (canicule prolongée où le nectar sèche dans les fleurs qui cuisent au soleil).

Et sinon pour ceux qui ne transhument pas ce serait quoi les dates de votre "trou de miellée" et quelle floraison toutefois  intéressante constatez-vous pendant cette période???

A 700 m d'altitude, région d'élevage bovin, le trou de miellée est entre l'aubépine et le trèfle blanc, première quinzaine de juin, soit maintenant.
Et c'est la période de l'ensilage et de l'enrubanage. Beaucoup de prairies sont nues, jusqu'à la repousse du trèfle blanc.
Ne restent que les prairies humides non fauchées mais pâturees.

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Source CANEC

Intéressant! Merci

C'est logiquement différent (suis à 300m d'altitude perso).

C'est vrai qu'entre les trous de miellées, la flore messicole semble très importante.
Le trèfle blanc, encore timide a ce jour, devient dominant ici aussi après la floraison du chataignier (observations personnelles du butinage) [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]